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Créé le : 09/11/2014 21:41
Modifié : 10/11/2014 06:32

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Antartica Prisonniers du Froid streaming

10/11/2014 03:33

Antartica Prisonniers du Froid streaming


Alors qu'ils mènent une expédition scientifique en plein Antarctique, le guide Jerry Shepard et le géologue Davis McClaren sont victimes d'un accident qui aurait pu être fatal si leurs chiens de t...

http://www.libertyland.tv/films/streaming/2257-antartica-prisonniers-du-froid.html






Antarctica - 1983 - film complet en francais

10/11/2014 03:32

Antarctica - 1983 - film complet en francais


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La leishmaniose

10/11/2014 03:29



La leishmaniose

 

Tous droits réservés pour tout support. Reproduction interdite.

 

 

Fatigue, amaigrissement, yeux et nez croûteux, pousse des ongles… quelques-uns des symtômes rencontrés le plus souvent dans la leishmaniose canine.

 

 

 

Points forts :

 

. La leishmaniose est une maladie fréquente, implantée dans la région depuis très longtemps (voir plus loin, la Répartition géographique, au niveau local) et transmise par piqure d'un petit moucheron : le phlébotome.

 

. Les symptômes les plus courants sont un amaigrissement avec une perte de poils et des pellicules (aspect de vieux chien), mais on décrit aussi des saignements de nez, des boîteries, des nodules sur la peau… En zône infectée, la leishmaniose devrait être suspectée sur quasiment n'importe quel chien malade.

 

. Le diagnostic se fait à la clinique, par mise en évidence du parasite sur une ponction de moelle osseuse ou sur un calque cutané, ou au laboratoire sur prise de sang.

 

. La plupart des chiens infectés ne guériront pas de leur leishmaniose, et en resteront porteurs toute leur vie… mais la plupart des chiens infectés mèneront aussi une vie normale, avec un traitement. Certains chiens décèdent malheureusement malgré le traitement (par atteinte rénale, notamment). L'arrêt du traitement entraîne généralement une rechûte en quelques semaines à quelques mois.

 

. Les chiens vivant en zône infectée devraient tous porter des produits répulsifs pour le phlébotome (colliers, pipettes ou sprays, ayant une autorisation de mise sur le marché pour leur effet répulsif sur le phlébotome). Un vaccin est disponible depuis fin 2011.

 

 

 

                                         

 

 

 

Maladie régionale par excellence, la leishmaniose canine est due à des protozoaires flagellés, appartenant au genre Leishmania (L. infantum dans le sud de la France), et transmis par piqûre d'un petit moucheron : le phlébotome. Les leishmanies ont été décrites pour la première fois en France à Marseille, en 1913 chez le chien, et en 1922 chez l'Homme.

 

Une maladie présente depuis aussi longtemps dans les villages entourant nos cliniques de Calvisson (Gard), et surtout de Villevieille-Sommières (Gard, limitrophe de l'Hérault), suscite bien sûr bon nombre de questions… et aussi quelques fantasmes. Nous avons donc choisi de faire figurer ici un article très détaillé, compte-rendu actualisé et à peine modifié d'une conférence que nous avons présentée il y a quelques années, dans une formation en médecine interne vétérinaire. Nous espérons que ce texte apportera des réponses aux multiples questions et idées reçues suscitées par la leishmaniose. Ceux qui souhaitent une information plus synthétique pourront se concentrer sur la répartition de la maladie au niveau local, les symptômes, le traitement, et surtout la prévention (répulsifs et vaccin).

 

LE PARASITE

Il existe un très grand nombre d'espèces de leishmanies à travers le monde (L. tropica, L. major, L. infantum, L. donovani…), et un grand polymorphisme à l'intérieur de ces espèces : 712 souches de Leishmania infantum ont été décrites, uniquement dans le sud de la France !

 

  

Photo de gauche : très nombreuses leishmanies à l'intérieur de macrophages (ponction de moelle osseuse de chien). Photo de droite : gros plan sur les leishmanies : minuscules organismes en forme de navette, contenant deux inclusions (un noyau et un kinétoplaste).

 

 

Les leishmanies vivent à l'intérieur de certaines cellules (macrophages) de leur hôte (chien, humain…), où elles survivent en développant différents mécanismes de protection, et où elles se multiplient. Lors du repas sanguin du phlébotome, les leishmanies sont aspirées, et se retrouvent dans l'intestin de l'insecte. S'il ne s'agit pas du moucheron approprié, les parasites seront éliminés par l'insecte. En 4 à 20 jours selon la température, (optimum à 25°C, cycle impossible à 0 ou 30°C), les leishmanies se multiplient, se transforment, et migrent de l'intestin du phlébotome vers ses glandes salivaires. Chez l'un des deux phlébotomes présents dans la région (P. ariasi), cette évolution est particulièrement lente (19-21 jours), car les leishmanies infectieuses n'apparaissent dans la trompe de l'insecte piqueur qu'après deux repas sanguins suivant le repas contaminateur. Les leishmanies sont alors prêts à être réinjectées dans la peau d'un mammifère, lors du prochain repas sanguin de l'insecte.

 

Ce qu'il faut retenir de ces détails un peu techniques, c'est que seul le phlébotome peut transmettre la leishmaniose (pas une tique, ni un moustique "ordinaire"), qu'une maturation est nécessaire dans le corps du phlébotome qui ne pourra donc pas transmettre la maladie en piquant deux chiens à la suite, et qu'une température assez élevée (mais pas trop) est nécessaire.

 

ÉPIDÉMIOLOGIE

Répartition géographique :

On rencontre principalement la leishmaniose autour de la Méditerranée et au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et de l'Est, en Asie (Inde, Bengladesh et Chine), aux USA, en Amérique centrale et en Amérique du sud. En France, la maladie est présente dans cinq foyers, tous dans le sud du pays : Pyrénées-Orientales, Cévennes, Provence, Côte d'Azur et Corse. La leishmaniose peut se rencontrer, plus rarement, dans d'autres régions, du fait des déplacements de chiens, et de l'existence de petits foyers ectopiques : Allier, Puy de Dôme, Tourraine, régions lyonnaise et toulousaine ou Landes, par exemple.

 

                  

 

Au niveau très local, on trouve de la leishmaniose à Sommières (plus particulièrement sur les collines environnantes : Villevieille, "montée EDF"…), dans les villages à proximité immédiate (Aubais, Junas, Saussines…), et dans la plupart des localités en direction de l'ouest vers le pic Saint-Loup (Saint-Bauzille de Montmel, Sainte Croix de Quintillargues, Saint Mathieu de Tréviers…)(photo ci-dessous), et du nord vers les Cévennes : Salinelles, Souvignargues, Fontanes, Combas, St Mamert, Fons… et bien sûr, au-delà vers Quissac, et dans toutes les Cévennes. En revanche, toujours à partir de Sommières, on en trouve peu lorsque l'on prend la direction de Montpellier, (Boisseron…), ou de la mer (Lunel…). On trouve également peu de cas dans la Vaunage (Calvisson, Langlade, Caveirac, Clarensac…), même si nous en avons rencontré occasionnellement dans chacune de ces localités.

                

                

Une enquête récente, menée dans le sud de la France, semble indiquer une augmentation du nombre de cas et de l'aire de répartition géographique de la leishmaniose par rapport à une enquête similaire datant de 1988… ce qui n'est pas notre sentiment au niveau local : il y a une vingtaine d'années, nous diagnostiquions une cinquantaine de nouveaux cas chaque année (soit un par semaine) : nous en sommes loin aujourd'hui.

 

Le réservoir : le chien

Le réservoir de parasites est essentiellement constitué par les canidés (chiens, mais aussirenards de façon plus marginale. 1,5 à 2% de chiens infectants suffisent à entretenir l'endémie. Les chiens malades, surtout s'ils présentent des lésions cutanées, sont classiquement considérés comme le principal réservoir, mais plusieurs études ont montré que l'infectiosité n'est pas corrélée à la gravité des symptômes : les chiens infectés asymptomatiques seraient aussi infectieux pour les phlébotomes que les chiens malades. En revanche, les chiens leishmaniens traités par le GLUCANTIME, l'allopurinol ou leur association, sont moins (voire plus du tout) infectieux pour le phlébotome pendant les 4-5 mois qui suivent le début du traitement.

De rares cas de leishmaniose ont été rapportés chez des chats, pas forcément infectés par le FeLV ou le FIV (une quarantaine de cas dans la littérature mondiale depuis 1990). Les études épidémiologiques ont montré une séroprévalence et des taux d'anticorps plus faibles chez le chat que chez le chien dans une région donnée. Le chat ne semble pas jouer un important rôle de réservoir comparé au chien, mais il peut permettre ponctuellement l'infection de phlébotomes, dans un environnement humain.

L. infantum a été trouvée chez de nombreuses espèces animales, (rats, écureuils, chevaux, vaches, moutons…), mais le rôle de réservoir de ces espèces n'a pas été démontré (21,108).

 

La transmission : le phlébotome

En France, elle est le fait de deux insectes : Phlebotomus ariasi et Phlebotomus perniciosus. Ce sont de très petits "moucherons" (0,5 cm de long), silencieux, à activité crépusculaire ou nocturne (maximum d'activité entre 22 et 24 heures). Une densité minimale de 10-15 phlébotomes/m2 est nécessaire au maintien de l'endémie. Seule la femelle se nourrit de sang, et exclusivement sur des mammifères. 0,5 à 3% d'entre elles sont porteuses de leishmanies, mais ce taux peut atteindre 20% dans une maison avec chien leishmanien. Une fois contaminé, un phlébotome conserve son pouvoir infectant pendant toute sa vie (3 mois).

 

P. ariasiprédominant dans les Cévennes (près de 90 % des captures) et dans les Pyrénées-Orientales, vit essentiellement à l'extérieur des habitations, sur les collines, à flanc de coteau (300-600 m) : c'est l'étage des chênaies mixtes à Quercus ilex, Q. suber et Q. pubescens, et c'est là qu'ont été observés les taux de prévalence canine et humaine les plus élevés. Les fonds de vallée (inversion thermique) et les cols ou sommets (vent) sont relativement pauvres en P. ariasi,mais l'insecte peut néanmoins parcourir plus de deux km à partir de son foyer, avec passage de col et changement de versant. Son hôte électif est le chien, l'Homme à un degré moindre. Il s'agit d'une espèce exophile (autre raison pour laquelle il pique moins l'Homme), et il est repoussé par une lumière vive. Il peut néanmoins rentrer dans les maisons lorsque la température diminue, et il est attiré par une lumière faible (lampe de chevet derrière une fenêtre ouverte) : on en trouve jusqu'à 200/m2 dans une pièce faiblement éclairée. Sa densité est maximale du 15 juillet au 15 août, mais le repas sanguin, (donc la contamination), pris juste avant le dépôt d'œufs, est décalé vers l'automne, à partir de début septembre. L'automne constitue donc la grande période à risque, avec des poussées épidémiques pendant l'hiver et le printemps (quoique de nouveaux cas soient diagnostiqués toute l'année, du fait de la durée variable et souvent longue de l'incubation).

 

Collines de moyenne altitude, chênes verts, murailles de pierres sèches : les Cévennes sont le paradis des phlébotomes… 

 

P. perniciosus est plus important dans les foyers de Provence, Côte d'Azur et Corse, avec un pic printanier et un pic automnal (fréquence maximale entre fin août et mi-septembre). Il est présent en zônes rurale et sub-urbaine, dans l'arrière-pays plutôt que sur le rivage : ses biotopes sont le maquis et la garrigue, à végétation constituée de pinèdes, chênes kermès, genêts et cystes, ainsi que les jardins envahis de ronce, les murs fissurés et les falaises, le tout en dessous de 100 mètres d'altitude. Son rayon d'action n'excède pas 400 m autour de son foyer. Son tropisme pour l'homme est supérieur à celui de P. ariasi, et ce d'autant plus qu'il s'agit d'un insecte endophile, qui pénètre volontiers dans les habitations.

 

Chaque phlébotome femelle effectue plusieurs repas sanguins. L'insecte pique généralement une zône glabre de la tête de son hôte, (face interne du pavillon de l'oreille ou dessus du nez). Cette piqure est douloureuse, et dure plusieurs minutes. Un nodule d'inoculation, rempli de leishmanies, se développe quelques mois plus tard au point d'injection. Les chiens vivant dans les zônes de forte densité de phlébotomes définies plus haut, et passant la nuit dehors, sont plus exposés. Il n'y a pas de prédisposition en fonction du sexe, mais les boxers seraient plus souvent infectés. L'état physiologique du chien peut aussi influer sur sa sensibilité à l'infection (cf pathogénie). 

 

Les autres modes de transmission, (in utero de la mère aux fœtus, par transfusion sanguine), sont décrits mais peu fréquents. La transmission vénérienne est suspectée, mais ne semble pas démontrée. Une contagion directe du chien à l'homme ne peut se produire que dans des conditions exceptionnelles.

 

 

Et l'Homme, dans tout ça ??

Les leishmanies peuvent infecter les humains : dans certaines régions du monde (Amérique latine, Maghreb, Afrique sub-saharienne…), les cas d'infection humaine sont nombreux, et les symptômes parfois extrèmement sévères.

Ce n'est heureusement pas le cas dans nos régions, les leishmanies gardoises et héraultaises (françaises en général), se montrant visiblement plus méchantes pour le chien que pour l'Homme. Selon une publication récente dans le Bulletin épidémiologique (Université Montpellier 1 et CHRU de Montpellier),  on a recensé entre 1999 et 2009, quinze cas de leishmaniose humaine autochtone dans le département de l'Hérault, et quinze dans le département du Gard, soit environ un cas (précisément 1,36) par an et par département.

 

Faut-il donc s'inquiéter si l'on habite en limite de Cévennes, au milieu des chênes verts, et que tous les chiens des voisins ont attrapé la leishmaniose ? La réponse est clairement non : avec un cas de leishmaniose humaine par an et par département… ça ne serait vraiment pas de chance que ça tombe sur vous ! Même chose si l'on a un chien leishmanien à la maison, surtout s'il est traité. Seules exceptions : les personnes souffrant d'un déficit de l'immunité, à cause d'une maladie ou d'un traitement… éventuellement les nourrissons. En cas de doute,demandez de toute façon conseil à votre médecin. Mais en tout état de cause, avec un cas de leishmaniose humaine par an et par département, on court beaucoup plus de risques en prenant sa voiture le matin, qu'en passant la soirée dans les Cévennes, sous les chênes verts. (A fortiori si l'on utilise alors un répulsif anti-moustiques !)

 

PATHOGÉNIE

Passage un peu technique… mais intéressant à lire si l'on veut comprendre la maladie, et en quoi consiste le vaccin. Sinon, il est tout à fait permis de zapper !

 

La réponse immunitaire à l'infection leishmanienne, d'abord décrite chez la souris puis étendue à l'espèce canine, est mieux connue depuis quelques années. Elle repose sur la dualité entre deux populations de lymphocytes T helper (Th1 et Th2), qui coexistent chez un même individu, mais avec prédominance de l'une par rapport à l'autre selon les chiens. Les cellules Th1 produisent de l'interleukine 2 (IL2), de l'interféron g (IFN g), et du tumor necrosis factor (TNF), et interviennent dans l'immunité à médiation cellulaire. (En particulier, les Lymphocytes T CD4+ activés produisent l'IFN g, qui stimule les macrophages à détruire les leishmanies). Cette immunité cellulaire permet de résister à l'infection. A contrario, le nombre de cellules CD4+ circulantes et le rapport CD4+/CD8+ s'effondrent pendant la maladie, et leur diminution semble corrélée à la sévérité des symptômes (20,43). Les chiens sont aussi d'autant plus infectieux pour les phlébotomes qu'ils ont des taux de CD4+ faibles.

Les cellules Th2 produisent les interleukines 4, 5, 6, 10 et 13, et stimulent la différentiation des cellules B et la production d'anticorps, à l'origine d'une hypergammaglobulinémie. Ces anticorps ne sont pas protecteurs, et favorisent au contraire le développement de la maladie par dépôts d'immuns complexes, à l'origine de vascularites, polyarthrites, ulcérations cutanéo-muqueuses (une des causes des saignements de nez), uvéites et glomérulonéphrites. La présence d'anticorps dirigés contre la membrane des plaquettes est également décrite.

 

Outre la réponse immunitaire, la génétique intervient dans la résistance à la maladie : les chiens sensibles à l'infection leishmanienne présentent une mutation sur le gène RAMP1, qui empêche le contrôle de la replication des leishmanies à l'intérieur des macrophages. Il a aussi été montré que certaines races de chiens (Ibizian hounds) présentent une immunité à prédominance cellulaire, et une réponse immune efficace contre la leishmaniose.

Par ailleurs, le développement de nouvelles techniques de diagnostic (PCR) nous a appris que la prévalence de l'infection leishmanienne est beaucoup plus importante que la prévalence de la maladie ou de la séropositivité, de nombreux chiens infectés ne présentant aucun symptôme et demeurant séronégatifs.

 

Ces nouvelles connaissances nous conduisent à passer d'une ancienne conception de la leishmaniose, (la maladie est le résultat de l'infection parasitaire), à une nouvelle conception (la maladie est la conséquence d'une réponse immunitaire inadéquate à l'infection).

 

L'ancienne conception :

- La prévalence de la leishmaniose maladie est de 1-5% sur le pourtour méditerranéen, sa séroprévalence de 5-15% (plus dans certains foyers).

- Les animaux infectés deviennent séropositifs

- La plupart des animaux infectés développeront, tôt ou tard, la maladie.

 

La nouvelle conception :

- La prévalence de l'infection est beaucoup plus forte que ce qui était estimé traditionnellement : supérieure à 50% en zone d'enzootie.

- La plupart des chiens infectés ne développent pas la maladie (prévalence de la maladie parmi les chiens infectés : 3-10%)

- Les chiens infectés sans signe clinique montrent une réponse immunitaire de type cellulaire (Th1) contre la leishmaniose. Ils sont généralement séronégatifs, ou faiblement séropositifs.

- Les chiens infectés malades montrent une réponse immunitaire de type humoral (Th2) contre la leishmaniose, et une réponse cellulaire faible. Ces chiens sont généralement très immunodéprimés, avec de très faibles taux de CD4+ circulants.

- Un chien peut passer d'un statut sensible à un statut résistant et réciproquement, en fonction des prises de médicaments, infections, infestations parasitaires, tumeurs, etc.

 

Conséquences de cette nouvelle conception :

- Complexité du diagnostic, nécessité de confronter les tests et la clinique : PCR ou myélogramme positifs chez un chien sain = seulement infection. Séropositivité associée aux signes cliniques = maladie : le diagnostic est donc une décision clinique.

- Conduite à tenir claire si un chien présente des signes cliniques et des tests de diagnostic positifs. Mais chez les chiens infectés asymptômatiques et séronégatifs ou faiblement positifs ? faut-il traiter, ou juste surveiller ?

- Nécessité de combiner plusieurs tests de diagnostic, en particulier de rechercher les leishmanies dans les lésions (calques, ponctions…)

- Devant une leishmaniose-maladie, il est intéressant de rechercher les éventuelles causes de déficit immunitaire : médicament immunosuppresseur, maladie chronique intercurrente, parasitisme… (nombreux exemples dans la littérature).

 

 

ÉTUDE CLINIQUE

 

Signes cliniques :

Dans les 2 à 3 mois suivant la fin de la période d'activité des phlébotomes, un chancre d'inoculation est souvent visible chez les chiens contaminés : il s'agit d'abord d'une petite surélévation rouge, puis d'une lésion ulcéro-croûteuse, cernée par un bourrelet œdémateux, et pouvant atteindre 2 à 3 cm de diamètre. Cette lésion est présente au niveau de la truffe, du chanfrein, et de la face interne des oreilles des chiens. Elle disparaît en moyenne après 6 mois. Suit une période d'incubation pouvant varier de 3-12 mois à 4-6 ans selon les auteurs, à l'issue de laquelle un certain nombre de chiens développeront la maladie. Les principaux signes cliniques observés sont énumérés ci-après. Ils évoluent généralement sous une forme chronique, une évolution aiguë avec fièvre étant observée dans 4% à 23% des cas. On citera en particulier :

 

Des symptômes généraux : amaigrissement, baisse d'appétit, abattement ; le chien 
est triste et ne joue plus : les propriétaires ont souvent l'impression que leur chien "a pris un coup de vieux".

 

- Une fonte musculaire : d'abord sur la tête, (creusement des fosses temporales qui donne unaspect de vieux chien), puis sur l'ensemble du corps. (Photo de droite : leishmaniose ancienne, non traitée : aspect dramatique chez un vieux chien)

 

- Des symptômes cutanéo-muqueux (75% à plus de 80% des cas) : chûte des poils diffuse sur le corps, et plus marquée sur la tête (oreilles, lunettes…), avec des squames (pellicules) de grande taille (photos ci-dessous, et en tête de paragraphe). 
On trouve aussi les chancres d'inoculation déjà évoqués (photo de gauche : chancre d'inoculation gorgé de leishmanies, sur le menton d'un Yorkshire terrier), et desulcérations, notamment sur les points de pression et sur les muqueuses : dans le nez (entraînant des saignements de nez), la bouche, le tractus digestif. Lescoussinets plantaires et la truffe peuvent être croûteux et crevassés. On observe plus rarement des granulomes ou des nodules sur la peau ou les muqueuses (gencives, langue, pénis…), avec parfois apparition de véritables "tumeurs" leishmaniennes.

 

 

      

Nodules leishmaniens dans l'oreille (photo de gauche) et sur le dos (photo du centre) de deux chiens. On pourrait facilement penser qu'il s'agit de tumeurs de la peau, mais ces nodules sont gorgés de leishmanies, que l'on met facilement en évidence sur une simple ponction, que l'on colore avant de l'observer au microscope (photo de droite). Ces nodules et "tumeurs" leishmaniens disparaissent lorsque l'on commence le traitement de la leishmaniose.

 

- L'adénomégalie (gros ganglions) est présente dans 89 à 96% des cas, tandis que lasplénomégalie (grosse rate) est plus inconstante (20 à 54%).

 

- L'onychogryphose (pousse des ongles, "ongles de fakir"), chez 40% des chiens.

 

  

 

 

Squamosis très important, sur le corps (photo de droite) et la tête (ci-dessous à gauche) d'un chien leishmanien (squames amiantacées, de grande taille). Ci-dessous à droite : onychogryphose (pousse des ongles) chez le même chien. 

 

 

- Les signes oculaires : ils sont parfois isolés (jusqu'à 15% des cas), et leur reconnaissance est alors très importante pour le diagnostic de la leishmaniose. Le reste du temps, ils sont associés aux autres symptômes de la leishmaniose. On observe le plus souvent une atteinte des paupières (blépharite), des conjonctives (50 à 61% des cas), de la cornée (kératite), une kérato-conjonctivite sèche et/ou une uvéite. La présence de granulomes sur les paupières, la membrane nictitante et/ou le limbe est très évocatrice de la maladie. Les atteintes du segment postérieur, dystrophies cornéennes, strabisme, exophtalmie, sont plus rares. Glaucome et panophtalmie peuvent venir compliquer une atteinte oculaire, et 10% des chiens leishmaniens présentant des symptômes oculaires deviennent finalement aveugles. Signalons que dans une étude portant sur 18 chiens leishmaniens, des lésions histologiques étaient présentes dans les yeux de tous les animaux.

 

  

Blépharite et truffe croûteuse (photo de gauche). Blépharite et conjonctivite (photo du centre). Inflammation de la cornée et de l'intérieur de l'œil (kérato-uvéite), conduisant souvent à une perte de la vision (photo de droite) : nous ne rencontrons quasiment plus jamais ces atteintes dramatiques des yeux depuis que l'allopurinol fait partie des protocoles de traitement. Photo en haut à droite : décollement de rétine chez un chien présenté pour une cécité d'apparition brutale : on voit la rétine flotter à l'intérieur de l'œil, derrière la pupille dilatée. Une leishmaniose a été diagnostiquée chez ce chien, qui a eu la chance de voir sa rétine se "recoller" après mise en œuvre du traitement.

 

   

Importante épistaxis chez une chienne berger allemand de neuf ans, atteinte de leishmaniose depuis au moins deux ans (et sans autre maladie pouvant provoquer un saignement de nez, en particulier séronégative pour l'ehrlichiose canine). Le saignement a rapidement disparu en intensifiant le traitement déjà en place.

 

- L'épistaxis (saignement de nez) : inconstante (autour de 10% des cas), mais très évocatrice quand elle est présente, et souvent très impressionnante et inquiétante pour les propriétaires du chien (photo de droite, et ci-dessus).

 

- Les symptômes résultant d'une atteinte rénale, assez fréquente (boisson et urines en quantité augmentée, œdèmes, ascite…), ou d'une atteinte hépatique, beaucoup plus rare (vomissements, soif augmentée, baisse d'appétit…)

 

- Les atteintes musculaires (myosites, voire myocardite),nerveuses (neuralgies, paraplégie), ostéo-articulaires (polyarthrite, périostite…) sont rares. Il en est de même pour les troubles de la reproduction (avortements, placentites).

 

- Une diarrhée (souvent due à une colite chronique), rarement observée elle aussi.

 

Chez le chat, les symptômes sont le plus souvent cutanés : il s'agit de croutes, nodules, ulcères, sur le nez, les lèvres, les paupières ou les oreilles. Ces lésions ne sont pas spécifiques, et le diagnostic est difficile. Plus rarement, on observe des formes viscérales, avec atteinte du foie, de la rate, des ganglions et/ou des reins. La leishmaniose du chat reste, de toute façon, exceptionnelle.

 

 

Signes biologiques :

Les modifications de l'électrophorèse des protéines sériques sont l'une des principalesanomalies biologiques rencontrées dans la leishmaniose canine : la protidémie est généralement élevée et peut dépasser 100 g/l. Cette augmentation est due à uneaugmentation en "bloc" des globulines béta et gamma, tandis que l'albumine est habituellement diminuée (dessin de droite), plus rarement à une bande étroite mimant un pic monoclonal (Voir un cas présenté plus loin, dans le chapître "Traitement"). Rarement, une forte protéinurie peut entraîner une hypoprotéinémie, qui n'est pas d'un bon pronostic.

 

L'anémie n'est pas spécifique, et sa fréquence chez les chiens leishmaniens varie de 21% à 94% des cas, selon les auteurs. Elle est généralement peu régénérative. Les autres anomalies sanguines (élévation des PAL et des ALAT, thrombopénie, leucocytose…), sont inconstantes et peu spécifiques. L'urée et la créatinine sont élevées en cas d'atteinte rénale, ce qui assombrit considérablement le pronostic. L'examen de la moelle osseuse peut montrer, outre des leishmanies, la présence de nombreux plasmocytes.

 

L'analyse d'urines révèle très souvent la présence d'une fuite de protéines, parfois massive. Des biopsies rénales réalisées chez 41 chiens leishmaniens ont montré la présence de lésions glomérulaires dans tous les cas.

 

 

AFFECTIONS INTERCURRENTES

La littérature scientifique regorge de descriptions de cas cliniques où la leishmaniose estassociée à une autre maladie : l'explication, conforme à la nouvelle conception de la pathogénie de la leishmaniose canine, en est qu'un chien infecté chronique par la leishmaniose, mais asymptomatique, peut changer sa réponse immunitaire (Th1 -> Th2) sous l'action d'une affection intercurrente, et développer alors une leishmaniose clinique. À l'inverse, un chien présentant une leishmaniose clinique, donc par définition immuno-déprimé (Th2), peut facilement attraper une nouvelle maladie.

 

Parmi les affections habituellement intercurrentes à la leishmaniose, citons les autres parasitoses du sang et de la moelle osseuse (hépatozoonose, filarioses, ehrlichiose, cette dernière s'accompagnant aussi d'un déficit immunitaire), diverses tumeurs (hémangiosarcomes, lymphomes…), et des parasitoses cutanées (démodécie, gale sarcoptique, dermatophytoses…)(photo ci-dessus : Ponction de moelle osseuse chez un chien : Hepatozoon canis en haut à gauche de la photo, plusieurs leishmanies en bas à droite. Photo de gauche : gale sarcoptique et leishmaniose chez un même chien).

 

 

DIAGNOSTIC

Il convient de distinguer ici le diagnostic de l'épidémiologiste, qui cherche à identifier tous les chiens hébergeant des leishmanies, du diagnostic du clinicien, pour qui la question est : les symptômes de ce chien malade sont-ils dus à la leishmaniose ? ou encore : ce chien infecté va-t-il développer la maladie ?

 

Mise en évidence directe du parasite :

La mise en évidence des leishmanies est un moyen de diagnostic rapide, (au "chevet" de l'animal) et intéressant (on peut penser que les leishmanies trouvées au cœur de la lésion sont probablement responsables de la lésion). L'absence de leishmanies sur un examen cytologique ne permet évidemment pas d'affirmer l'absence de leishmaniose : dans une étude portant sur 87 chiens leishmaniens, 61% seulement ont été trouvés positifs par examen cytologique de la moelle osseuse.

 

La recherche de leishmanies se fait souvent sur une ponction de moelle osseuse (photo de droite : très nombreuses leishmanies à l'intérieur, et autour, de deux cellules histiocytaires © Copyright JP. Beaufils) ou de ganglion hypertrophié. Pour ces deux examens, la sensibilité est bien meilleure chez les chiens malades (proche de 100%), que chez les infectés asymptomatiques. La ponction de rate peut paraître plus périlleuse, mais cette technique est sensible et sans danger selon certains auteurs. On peut également réaliser une ponction ou un calque sur toutes sortes de lésions cutanées ou muqueuses, (chancres d'inoculation, granulomes, "tumeurs" leishmaniennes, ulcères…), souvent très riches en leishmanies (voir photos des symptômes cutanéo-muqueux). On rencontre parfois des leishmanies sur frottis sanguin, même s'il ne s'agit pas là du meilleur moyen de diagnostiquer la maladie (ci-dessus à gauche : une leishmanie isolée à l'intérieur d'un lymphocyte, sur frottis sanguin). On peut encore trouver des leishmanies sur frottis conjonctival, ponction d'humeur aqueuse en cas d'uvéite, de liquide synovial lors d'arthrite, etc.

 

Sérologie :

Nous ne parlerons que de l'immunofluorescence indirecte (IFI) : c'est la technique deréférence, la plus souvent utilisée lorsque l'on demande une "sérologie leishmaniose" à un laboratoire (photo de droite, D. Fritz, laboratoire C.A.L, Troyes). Cette technique est très sensible et spécifique, mais peu reproductible d'un laboratoire à l'autre : on ne peut donc interpréter un résultat que par rapport aux valeurs de références du laboratoire qui a réalisé le test, et suivre l'évolution des taux chez un chien que si c'est le même laboratoire qui a réalisé tous les dosages.

 

Plusieurs tests de diagnostic rapide sont disponibles depuis quelques années. Ces tests sont spécifiques, (si le test est positif, on a très peu de chances de déclarer leishmanien un chien qui ne serait pas infecté), mais moins sensibles que l'IFI : si un chien est négatif avec l'un de ces tests, on ne peut pas totalement exclure la leishmaniose. Ces tests sont intéressants pour avoir une réponse rapide avant vaccination.

 

Globalement, les examens sérologiques sont sensibles et très spécifiques. Cependant, ils témoignent de la réaction immunitaire du chien (existence d'anticorps), et non de la présence des leishmanies, ni de la sévérité ou de l'évolution de la maladie : il peut donc arriver qu'un chien soit infecté, mais que la sérologie soit négative (infection récente, contrôle après un traitement non stérilisant, chiens présentant une réponse de type Th1, leishmanioses très localisées : nodules cutanés…), ou au contraire qu'un chien n'héberge plus de leishmanies (ou en quantité indétectable), et que la sérologie soit encore positive.

 

Polymerase Chain Reaction (PCR) :

Cette technique permet de repérer, puis de multiplier à des millions d'exemplaires, un fragment d'ADN présent dans le prélèvement. Elle est très sensible et spécifique. Le prélèvement est, de préférence, de la moelle osseuse, mais peut être du ganglion, de la peau, éventuellement du sang. Dans une étude récente, la PCR réalisée sur 95 chiens leishmaniens était positive pour 99% des prélèvements de ganglion, 94% des prélèvements de sang, et 95% des prélèvements de peau. Un suivi réalisé chez 29 de ces chiens sous traitement a montré que tous restaient positifs en PCR pour au moins un des trois types de prélèvement, et que les trois types de prélèvement se positivaient toujours en cas de rechute.

La PCR permet de détecter des leishmanioses pour lesquelles la sérologie est négative : infections récentes, animaux asymptomatiques, leishmaniose à expression uniquement oculaire. Sa très grande sensibilité peut constituer un inconvénient, dans la mesure où, dans certains foyers, jusqu'à 80% des prélèvements de conjonctive ou de peau sont positifs. Comment interpréter un test lorsque pratiquement toute la population est positive ? La solution passe par la ré





Les épillets

10/11/2014 03:27



Les épillets

 

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Points forts :

 

. Les épillets de graminées ont la caractéristique de s'accrocher aux poils des chiens à la fin du printemps et pendant l'été, et de progresser ensuite toujours dans le même sens, leur bout pointu leur permettant de perforer la peau et les tissus sous-cutanés.

 

. Ils pénètrent essentiellement dans les oreilles, mais aussi dans le nez, les yeux, la bouche, les voies génitales, les sacs anaux, entre les doigts… Pendant la saison des épillets, il faut présenter rapidement à son vétérinaire tout chien qui, (entre autres), secoue la tête, garde un œil fermé, présente entre deux doigts (ou ailleurs !) un "bouton" qu'il lèche sans arrêt, ou se met brutalement à éternuer ou à tousser en sortant d'un champ de hautes herbes.

 

. Le retrait des épillets est parfois facile, (en un coup de pince), parfois beaucoup plus compliqué : un épillet parti se promener à l'intérieur de l'abdomen, ou ayant circulé sous la peau, en provoquant la formation de gros abcès, peut demander plusieurs interventions et des heures d'exploration chirurgicale, avant d'être découvert… si encore il est découvert ! Un épillet parti dans le poumon ne pourra être extrait qu'à l'aide d'un endoscope, et parfois d'une chirurgie thoracique.

 

. L'imagerie, et notamment l'échographie, peut parfois aider à localiser un épillet à l'intérieur d'un abcès étendu.

 

. La meilleure prévention consiste à raser les poils des chiens susceptibles d'attraper des épillets, pendant les mois à risque : face interne des oreilles des cockers, extrémité des pattes des caniches ou des briards, ventre des chiens à poils longs et épais… On évitera aussi de promener son chien sans laisse, au milieu des champs d'herbes hautes et sèches.

 

 

 

 

 

 

Il y a quelques années, une revue médicale publiait le cas d'un très jeune enfant qui avait présenté, en l'espace de quelques mois, une pneumonie, des troubles digestifs, une infection des voies urinaires, une péritonite, et finalement une paralysie des membres inférieurs. L'exploration de cette paralysie par imagerie avait montré la présence d'un abcès le long de la colonne vertébrale. Le débridement chirurgical de cet abcès avait permis à la fois de guérir la paralysie, et de découvrir au centre de l'abcès… un épillet ! Rétrospectivement, les médecins avaient compris que le jeune enfant avait dû mettre un épillet à la bouche, et l'avaler de travers (passage de l'épillet dans le poumon), provoquant ainsi une pneumonie. L'épillet avait ensuite cheminé, traversé le diaphragme, circulé dans le ventre du côté de l'intestin, puis des voies urinaires, provoqué une inflammation de l'abdomen (péritonite), avant d'aller se bloquer le long de la colonne vertébrale, y provoquant la formation d'un abcès. Ce n'est certes pas tous les jours qu'un épillet parcourt un tel circuit chez le chien, mais ce cas illustre bien le chemin que peut parcourir ce "voyageur", la gravité et le caractère trompeur des symptômes qui en résultent, et la difficulté de localiser l'épillet avant de l'extraire.

 

 

QU'EST-CE QUE C'EST QU'UN ÉPILLET ?

 

Les épillets sont des épis de graminées sauvages (le plus souvent Hordeum murinum, ou 
orge des rats). Ils sont également connus sous toutes sortes d'appellations plus ou moins locales : espigons, crébassats, espangassats, voyageurs, spigaous... Du printemps jusqu'à la fin de l'été, nous en rencontrons beaucoup dans les environs de nos cliniques vétérinaires de Calvisson (Gard) et de Sommières (Gard, limitrophe de l'Hérault)… sans en avoir le monopole, loin de là !

 

Leur (triste) renommée est due à leur capacité à s'accrocher à toute surface filamenteuse (vêtement, mais aussi pelage d'animal), puis à progresser, toujours dans le même sens. Leur extrémité pointue leur permet en outre deperforer les tissus, y compris la peau. Tous les enfants du sud de la France (peut-être davantage les petits garçons ?) ont joué à se lancer des épillets, comme des fléchettes (ils s'accrochent très bien au pullover de la "cible") ou à mettre un épillet, pointe vers le haut, dans la manche du pull, au niveau du poignet : à la fin de la récré, on retrouve l'épillet quelque part du côté de l'épaule.

 

 

QU'EST-CE QUE çA FAIT CHEZ LE CHIEN ?

 

Avec le chien, ça fait comme avec un pull : l'épillet s'accroche dans les poils, et commence à avancer. Quand sa pointe arrive au niveau de la  peau, il la perfore, et continue à cheminer à l'intérieur, toujours dans le même sens, toujours plus profond. Il peut aussi profiter d'un orifice naturel pour s'introduire : oreille, fourreau, anus… Si le chien farfouille au milieu d'un champ d'herbes hautes et renifle un bon coup, l'épillet rentrera directement dans le nez, sans avoir besoin de passer par l'étape de l'accrochage dans les poils. Les épillets bien secs de juin-juillet, sont plus dangereux que les épillets verts du début du printemps.

 

Dans le détail, les épillets peuvent rentrer :

 

1 - Dans les oreilles :

 

C'est de loin la localisation la plus fréquente ! lorsqu'un chien se met brusquement à se secouer les oreilles au printemps ou en été, penche la tête, refuse qu'on le touche… il y a probablement un épillet là-dessous ! A fortiori si l'oreille coule, suppure, ou 
sent mauvais. L'épillet s'accroche aux poils autour de l'entrée de l'oreille (les races à poils longs et à oreilles tombantes, (cockers, épagneuls…), sont donc les plus touchées), descend directement au fond du conduit, où il peut arriver qu'il perfore le tympan. S'il passe de l'autre côté et se retrouve dans l'oreille moyenne… ça devient très embêtant, mais heureusement, ce genre de complication n'est pas très fréquent. (Photo de droite : quatre épillets, tout juste retirés d'une oreille de cocker, à la clinique vétérinaire de Calvisson).

Plus rarement, il arrive que l'on découvre par hasard, au cœur de l'hiver, à l'occasion d'un examen de routine, un vieil épillet enrobé de cérumen, dans l'oreille d'un chien qui ne s'en était jamais plaint. Cet épillet a dû rentrer en juin-juillet, se loger dans un coin du conduit où il ne gênait pas trop, et s'y tenir bien tranquille… mais un mouvement du corps étranger peut à tout moment provoquer une lésion du conduit ou une perforation du tympan, et déclencher une otite suppurée.

 

 

 

Notons qu'un ou plusieurs gros épillets peuvent être étonnamment bien tolérés par un chien stoïque, alors qu'une minuscule barbule peut parfois entraîner une très vive réaction chez un chien plus démonstratif. (Photo ci-dessus à gauche : deux minuscules épillets retirés de l'oreille d'un Jack Russel terrier, rentré du jardin en secouant très violemment la tête. Photo de droite : du plus petit au plus gros ! un autre genre d'épillet, également retiré d'une oreille).

 

2 - Dans le nez :

 

Il s'agit probablement de la deuxième localisation, par ordre de fréquence. Le chien renifle activement au milieu des hautes herbes, à la recherche d'une odeur de lapin, et revient tout à coup en retroussant une de ses narines et en éternuant violemment, au point de se taper le nez contre le sol et de se faire saigner. L'extrémité de l'épillet dépasse parfois encore de la narine, mais il est rare que l'on arrive à s'en saisir vu l'état d'agitation du chien, et encore plus rare que l'on arrive à l'extraire, à cause de la difficulté à faire reculer un épillet : on se retrouve généralement avec une petite barbule cassée entre les doigts, tandis que le reste de l'herbe poursuit son avancée à l'intérieur du nez.

Dans le meilleur des cas, à force de reniflements, l'épillet peut remonter jusqu'au fond du nez, tomber dans la gorge, et être avalé et éliminé avec les aliments. S'il tombe du mauvais côté et part en direction des poumons… c'est beaucoup plus embêtant ! (voir plus loin). Plus souvent, il se coince quelque part à l'intérieur du nez, et n'en bouge plus jusqu'à ce qu'on l'extraie, provoquant une rhinite avec jetage, éternuements et reniflements. Notons qu'un épillet est rarement rejeté lorsque le chien éternue, à cause de sa structure qui le conduit à avancer toujours dans le même sens.

 

 

 

Photos ci-dessus : le chien est endormi, une sonde trachéale est mise en place afin d'éviter qu'un éventuel saignement dans le nez ne puisse s'écouler dans le poumon. Le chien respire à travers la sonde un mélange d'oxygène et d'isoflurane, un anesthésique gazeux. Les deux narines sont explorées à l'aide d'un otoscope. Une fois l'épillet repéré, il est retiré à l'aide d'une pince à corps étranger.

 

Chez le chat aussi ! il est beaucoup plus rare d'avoir à retirer un épillet du nez d'un chat… mais cela arrive tout de même ! (photos ci-dessous).

 

 

Photo de gauche : une barbule d'épillet dépasse de la narine droite de Bounty, chat de douze ans : il serait tentant d'essayer de tirer dessus, mais en admettant que le chat se laisse faire, on serait sûr de casser la barbule et de laisser l'épillet à l'intérieur du nez. Photo de droite : extraction de l'intégralité de l'épillet à la clinique vétérinaire de Villevieille, après sédation de Bounty.

 

3 - Dans l'œil :

 

Si votre toutou revient du champ d'à côté avec un œil à moitié fermé, ne pensez pas qu'il doit faire une allergie, qu'on va lui mettre le fond de collyre qui traîne dans l'armoire à pharmacie, et qu'on l'amènera chez le vétérinaire si ça ne passe pas au bout de deux ou trois jours : il est très probable qu'il se soit mis un épillet dans l'œil, en particulier sous le corps clignotant, encore appelé "troisième paupière". Il est important de retirer cet épillet aussi tôt que possible (une sédation sera souvent nécessaire), faute de quoi les frottements de l'herbe sur la cornée auront tôt fait de provoquer un ulcère, parfois difficile à guérir, et pouvant conduire, dans les cas les plus graves, à la perforation de la cornée et à la perte de l'œil. Plus rarement, un épillet peut pénétrer dans le canal lacrymal, entraînant une suppuration chronique des voies lacrymales. Notons que le chat attrape beaucoup moins d'épillets que le chien, mais que lorsqu'on en trouve dans cette espèce, c'est généralement dans l'œil !

 

               

Epillet dans l'œil d'un chat (photo de gauche), et après son extraction (à droite) : on constatera que ce que l'on voit dépasser de la paupière n'est que la partie émergée de l'iceberg !

 

4 - Dans la bouche :

 

Barbule d'épillet ayant perforé la gencive, découverte à l'occasion d'un détartrage chez une Yorkshire terrier de treize ans. En orange au second plan : le ballonnet de la sonde trachéale. 

 

Pour une raison qui n'appartient qu'à eux, certains chiens (et chats également !) vontrégulièrement manger de grandes quantités d''herbe… et se retrouvent avec des épillets plein la bouche ! On découvre ces épillets plantés dans la gencive (photos ci-dessus et ci-dessous), ou dans les amygdales (photo de droite : vue à l'endoscope d'une barbule d'épillet dépassant de l'amygdale, chez une jeune chienne labrador), entre deux dents, ou dans des poches de gencive, pour peu que celle-ci soit un tantinet décollée. Une sédation est le plus souvent nécessaire pour réaliser l'examen de la bouche et retirer le corps étranger. Dans les cas les plus embêtants, les épillets traversent la muqueuse buccale, et partent se promener vers le bas (abcès de l'auge, entre les machoires… ce qui est gênant), ou bien vers le haut (abcès derrière un œil, ce qui aura tendance à pousser ce dernier hors de son orbite… et là, c'est évidemment encore plus embêtant !

 

 

Photo de gauche : Chez ce jeune berger australien qui déglutissait, bavait et montrait des signes de douleur de bouche, l'examen sous sédation a révélé la présence d'un abcès sous la langue. Un épillet (photographié ici pendant son retrait), était profondément enfoncé dans un trou, au milieu de l'abcès. Photo de droite : Épillet planté dans la gencive d'un chat persan, entre babine supérieure et incisives.

 

5 - Dans les voies génitales :

 

Que ce soit chez le mâle ou chez la femelle, les voies génitales constituent une porte d'entrée très intéressante pour un petit épillet. Chez la chienne, l'épillet rentre par la vulve. Deux directions s'offrent alors à lui : il peut remonter le long du vagin (provoquant des pertes vulvaires), puis le long d'une corne utérine, qu'il finira éventuellement par perforer pour se retrouver dans la cavité abdominale, provoquant alors une péritonite. Il peut aussi se diriger vers la fosse clitoridienne, et soit y rester coincé (entraînant là aussi des pertes vulvaires), soit traverser la paroi vaginale et partir se promener sous la peau, provoquant un abcès au bas du ventre. Chez le mâle, l'épillet rentre dans le fourreau. Il peut y rester coincé, entraînant un abcès et des pertes purulentes, ou bien transpercer la muqueuse du fourreau avant d'aller, là aussi, se promener sous la peau du ventre et y former des abcès. (Photo ci-dessus à droite : utérus d'une chienne, après exérèse chirurgicale : le col et la séparation en deux cornes est en bas à droite de la photo. Un épillet, qui est remonté jusqu'à l'extrémité de l'une des deux cornes, est visible en haut à gauche).

 

6 - Dans les sacs anaux :

 

Les sacs anaux, souvent improprement appelés glandes anales, sont des replis de peau formant, comme leur nom l'indique, une sorte de sac, situé de part et d'autre de l'anus du chien, et s'ouvrant juste au bord de celui-ci par un petit conduit. Les sacs anaux contiennent une substance plus ou moins pâteuse et très nauséabonde… tout au moins pour le nez délicat des humains, les chiens trouvant cela très intéressant : le contenu des sacs anaux renferme en effet des phéromones, qui donneront au chien qui les renifle toutes sortes d'informations passionnantes de la part de celui qui les a déposées. De temps en temps, et surtout chez les chiens de petites races, les sacs anaux peuvent se boucher, s'enflammer, s'abcéder… ce qui se traduira par des démangeaisons (le chien "fait le traineau" ou se lèche sans arrêt cette région), de la douleur, des écoulements purulents. Attention, le petit conduit qui constitue l'entrée du sac (ou la sortie, selon l'endroit où l'on se place), est évidemment bien tentant pour un petit épillet : en été, dans le sud de la France, un abcès de sac anal devra donc toujours conduire à rechercher un épillet, d'abord en aveugle à la pince, puis, en cas de persistance des symptômes, par exploration chirurgicale. (Photo ci-dessus : extraction d'un épillet d'un abcès du sac anal, à gauche de l'anus, chez Brutus, griffon de 4 ans). Attention, comme nous l'avons déjà vu, un épillet a la désagréable habitude de s'enfoncer droit devant lui, ce qui, dans cette localisation, signifie le long du rectum, vers l'intérieur du bassin. Donc si vous voyez un abcès au bord de l'anus de votre chien pendant les mois où il y a des herbes sèches, ne tardez pas à consulter ! l'épillet sera beaucoup plus facile à retirer s'il est encore dans le sac anal, juste sous la peau.

 

7 - N'importe où sous la peau :

 

as de porte d'entrée particulière, l'épillet s'accroche dans les poils, progresse, atteint la peau qu'il transperse, et continue à cheminer dans le tissu sous-cutané en créant des fistules, sortes de galeries qu'il creuse au fur et à mesure de sa progression (Photo de droite : un épillet en train de pénétrer dans la peau d'un berger allemand : découverte lors de la tonte, avant une chirurgie). Du pus s'écoule jusqu'à l'extérieur, le long de ces fistules. Les épillets pénètrent souvent entre deux doigts, zône à peau fine où il est facile de s'accrocher, et peuvent ensuite remonter assez haut le long de la patte : le chien passe alors des heures à se lécher entre les doigts, et un petit abcès peut être observé à cet endroit. Ils peuvent aussi traverser la peau un peu n'importe où (sous le ventre, le long des flancs…), notamment chez les chiens à sous-poil dense, comme les saint-bernard, bouviers bernois, montagnes des Pyrénées, ou même bergers allemands. Notons qu'un épillet qui chemine sous la peau depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, peut être parti absolument n'importe où, parfois très loin de son point d'entrée !

 

                

Photo de gauche : un abcès, situé entre les doigts d'un springer spaniel, est incisé sous anesthésie générale. Photo de droite : une barbule d'épillet est extraite de l'abcès. 

 

8 - Dans le poumon :

 

Un chien qui vient de passer dix minutes à courir comme un dératé, 
bouche grande ouverte, au milieu d'un champ de hautes herbes, et qui revient en toussant piteusement… a probablement "avalé" dans sa course un épillet, malencontreusement parti du mauvais côté. Il est alors essentiel de récupérer cet épillet le plus rapidement possible, tant qu'il se trouve encore dans une des premières bronches, en utilisant un endoscope (voir la vidéo, en fin d'article). Faute de quoi l'épillet, fidèle à son habitude, progressera le long de la bronche, s'enfonçant toujours plus profondément dans le poumon, jusqu'à ce qu'il devienne impossible de le récupérer (photos ci-dessous). Les conséquences habituelles en sont une  pneumonie (abcès de tout un lobe pulmonaire autour de l'épillet), un  pneumothorax (lorsque l'épillet sort du poumon en le perforant), ou une pleurésie (il nous est déjà arrivé de trouver un épillet flottant dans le liquide de rinçage, lors de l'exploration chirurgicale d'un pyothorax). Heureusement, il arrive aussi parfois que l'épillet s'enkyste dans un coin du poumon, et que le chien continue à vivre sa vie sans autre dommage.

 


 

Photo ci-dessus à gauche : très gros épi de graminée, juste après son retrait par endoscopie de l'une des bronches souches de ce labrador, qui toussait et crachait du sang depuis plusieurs semaines. Photo de droite : cet épillet-ci n'a pas été retiré pendant qu'il était encore dans les bronches : il a donc pu cheminer tranquillement à travers le poumon, jusqu'à en sortir par ce gros trou, visible au milieu d'un lobe pulmonaire. Ce lobe va être retiré chirurgicalement (lobectomie). Quant à l'épillet, il a été retrouvé flottant dans du pus, à l'intérieur de l'espace pleural.

 

 

Gros épillet, coincé dans une bronche chez une jeune labrador. L'épillet a déjà progressé au-delà de la troisième bifurcation bronchique, et se trouve maintenant dans les petites bronches.

 

9 - Et dans le ventre !

 

Ce n'est pas le cas de figure le plus fréquent, mais il y a quelques années, une fistule dans les lombes d'un rottweiler nous a conduits, à l'issue d'un long cheminement, jusqu'à un épillet qui se trouvait… caché sous un rein !

Autre cas beaucoup plus récent : une jeune chatte d'un an présentée pour amaigrissement et forte fièvre. L'examen clinique, puis l'échographie, ont permis de mettre en évidence une importante quantité d'un liquide épais à l'intérieur de l'abdomen (photo ci-dessous à gauche). L'exploration chirurgicale a effectivement confirmé l'existence d'une péritonite, tout le ventre de la minette étant rempli d'un pus grumeleux. L'abdomen a été abondamment rincé avec plusieurs litres de soluté stérile tiède… et nous avons soudain vu passer un épillet dans le tuyau de l'aspirateur chirurgical, au milieu du liquide de rinçage !

 

On peut toujours s'interroger sur la route qu'emprunte un épillet pour se retrouver dans l'abdomen ! les possibilités sont multiples : entrée par les voies respiratoires, puis traversée du diaphragme comme dans le cas du jeune enfant présenté en introduction, entrée plus "naturelle" par les voies digestives, et traversée de la paroi de l'estomac ou de l'intestin, entrée par les voies génitales ou urinaires, comme dans le cas présenté un peu plus haut, où l'on voit un épillet traversant la paroi utérine et tout prêt à s'évader dans l'abdomen, perforation de la peau, puis des plans musculaires… les possibilités ne manquent pas !

 

     

Photo de gauche : image de péritonite chez une jeune chatte, présentée pour amaigrissement et abattement, avec une forte fièvre : les anses intestinales flottent au milieu du pus, et l'aspect très échogène de la graisse témoigne d'une forte inflammation. Au cours de l'exploration chirurgicale, l'épillet présenté sur la photo de droite a été retrouvé au milieu du liquide de rinçage.

 

 

ALORS, QU'EST-CE QU'ON FAIT ?

 

Le traitement consiste évidemment à retirer l'épillet, ce qui est parfois plus facile à dire qu'à faire !

 

1 - Les cas "faciles" :

 

Pas trop de problème si l'épillet est rentré dans une oreille ou dans un œil : une sédationsera souvent nécessaire, excepté chez un chien (ou un chat) très stoïque, mais sauf exception (comme un passage de l'autre côté du tympan ou dans un canal lacrymal), l'épillet ne peut pas se cacher bien loin, et sera retiré à l'aide d'une simple pince (dans l'œil), ou d'un otoscope et d'une pince à corps étranger (dans l'oreille)(photo de droite). Après, il restera à gérer les dégâts causés par le séjour de l'herbe, (otite suppurée, ulcère cornéen…), mais au moins la cause du problème aura-t-elle été retirée.

 

Le truc à savoir : s'il est évident que votre chien s'est mis un épillet dans l'oreille (tout allait bien au départ en promenade, et là, il sort d'un champ d'herbes hautes en secouant frénétiquement la tête), et s'il est 21 heures un dimanche soir, vous pourrez probablement éviter de partir à la recherche du vétérinaire de garde en versant un peu d'huile de table dans l'oreille du chien : cela aura pour effet de ramollir l'épillet, qui cessera alors de piquer les parois du conduit auditif, donc de faire mal, et vous pourrez attendre (à peu près) tranquillement la journée du lundi. Evidemment, si le chien continue à se plaindre vingt ou trente minutes après avoir mis de l'huile, il faudra se décider à téléphoner à votre vétérinaire pour faire retirer l'épillet sans plus attendre !

 

Pour les épillets ayant pénétré par une voie naturelle autre que le conduit auditif, (nez, vagin, fourreau, sac anal…), on reste encore dans du classique, et les choses ne seront pas trop compliquées… à condition tout de même que le corps étranger ne soit pas parti se promener trop loin. On le trouve et on l'extrait généralement facilement, sous sédation ou sous anesthésie générale, au milieu des cornets nasaux (photo de gauche), dans la fossse clitoridienne, planté au fond du fourreau, ou au milieu du sac anal abcédé (photo plus haut). Evidemment, si l'épillet est parti dans le ventre ou dans le poumon après avoir perforé la voie naturelle par laquelle il est entré, les choses se corsent, et nous en reparlerons plus loin.

 

2 - Un peu moins facile - localiser l'épillet :

 

Si l'épillet est parti se promener sous la peau, les choses sont déjà plus compliquées, car ce n'est pas pour rien que ces brins d'herbe ont gagné le surnom de "voyageurs", et on les retrouve parfois à plusieurs dizaines de centimètres de leur point d'entrée. Même si nous utilisons de plus en plus souvent l'échographie en première intention pour localiser l'intrus, on commence encore souvent la recherche en explorant l'abcès en aveugle, à partir du point d'entrée, avec une pince à corps étranger. La chance et l'expérience permettent souvent de ramener l'épillet en quelques secondes à quelques minutes. Si la pêche se révèle infructueuse, il faut intervenir chirurgicalement, et rechercher l'épillet le long de la fistule… mais parfois aussi au cœur d'un énorme abcès ! (photos ci-dessous). Autant rechercher une aiguille dans une botte de foin… Lorsqu'on ne trouve pas, on referme après une demi-heure à une heure de recherche, on met le chien sous antibiotique et anti-inflammatoire, et on y retourne quelques jours plus tard, en comptant sur le fait que le traitement aura "assaini" la plupart des tissus… sauf ceux à proximité immédiate de l'épillet, ce dernier étant alors plus facile à repérer. Plusieurs interventions sont parfois nécessaires avant de finir par trouver… ou pas, le corps étranger !

 

     

Photo de gauche : volumineux abcès à l'arrière de la cuisse, chez un labrador de dix ans (qui avait également un épillet dans l'oreille). On devine le point d'entrée de l'épillet au milieu de l'abcès. Photo de droite : traitement chirurgical à la clinique vétérinaire de Villevieille : la peau nécrosée a été incisée, et l'abcès est maintenant largement ouvert. Après nettoyage du pus, l'épillet est repéré et extrait du tissu sous-cutané, très remanié. Tout ce tissu sous-cutané sera retiré, avant fermeture.

 

Certaines techniques d'imagerie (autrefois, radiographie après injection d'un produit de contraste dans la fistule, et surtout aujourd'hui, échographie tissulaire - photos ci-dessous), sont d'un apport précieux. On ne prétendra évidemment pas qu'elles permettent de localiser l'épillet à tous les coups, mais quand même… L'épillet est souvent repéré, (dans ce cas, au moins, on est sûr qu'il y en a un à l'origine de l'abcès), et l'on sait précisément où et à quelle profondeur aller le chercher - parfois pas du tout là où on l'aurait imaginé ! (voir le cas décrit ci-dessous).


Photo de droite : abcès évoluant depuis plusieurs semaines sur la patte avant droite de Bill, cocker de un an. Du pus s'écoule en permanence par la fistule proche du poignet, à gauche de la photo. Alors qu'il aurait été logique de rechercher un épillet tout au fond de l'abcès, en haut de l'avant-bras du chien (à droite), l'échographie, réalisée à la clinique vétérinaire de Calvisson, a permis de localiser un long corps étranger (2,5 cm) enfoui à plus d'un cm de profondeur, juste à la verticale de la fistule (photo ci-dessous à gauche). La recherche à la pince dans cette région a permis de retirer un épillet, en trois fragments (ci-dessous à droite).

 

 

 

Un autre exemple de l'intérêt de l'imagerie, dans le cas présenté ci-dessous :

 

 

Photo ci-dessus à gauche : abcès mûr sur une mamelle, chez une chienne Berger australien de un an, qui avait par ailleurs plusieurs épillets dans une oreille. L'échographie a montré la présence d'un épillet de 2 cm de long, prolongé par une longue barbule, à 6 mm de profondeur au milieu de l'abcès (photo ci-dessous à gauche). L'ouverture de l'abcès a permis la découverte de l'épillet à l'endroit prévu (photos de droite), et surtout le retrait de la barbule, en trois morceaux, à l'intérieur d'une fistule. Sans l'examen échographique préalable, cette discrète barbule aurait pu passer inaperçue au milieu des tissus abcédés.

 

Photo ci-dessus à gauche : vue de l'épillet à l'échographie. Photo de droite : l'épillet après son retrait, avec le premier des trois morceaux de barbule qui lui étaient accrochés.

 

3 - Les cas franchement compliqués :

 

Sans aller chercher des localisations complexes, certains épillets partis se promener sous la peau provoquent des abcès très étendus, (nous en avons vu qui occupaient tout l'arrière-train d'un chien), au milieu desquels la recherche du corps étranger s'apparente à celle d'une aiguille dans une botte de foin ! N'oublions pas le cas des chiens à sous poil dense, (Terre-Neuve, Montagne des Pyrénées…), chez qui l'on découvre, après tonte des poils du ventre et des flancs, des dizaines de fistules, chacune ayant évidemment son épillet au bout. Sans compter les cas où ce satané épillet est parti se loger dans un endroit où il sera bien difficile de l'atteindre : en arrière d'un œil, dans une région où passent des nerfs et/ou de gros vaisseaux, derrière un rein… Dieu merci, même si ce genre de recherche, parfois difficile, est quasi-quotidien en été, les cas vraiment compliqués, où l'on doit intervenir plusieurs fois, parfois sans jamais trouver l'épillet au bout du compte… sont finalement assez rares.

 

Plus embêtant pour l'animal : si l'épillet est remonté le long d'une corne utérine, a fortiori s'il a perforé cette dernière et qu'il est parti se promener dans le ventre, une chirurgie abdominale sera nécessaire. Chirurgie parfois compliquée, car le corps étranger pourra se cacher n'importe où, au milieu des organes baignant dans un exsudat purulent (voir le cas présenté plus haut). Si l'épillet a été reniflé et qu'à la suite d'une "fausse route", il est parti du mauvais côté et se retrouve dans une bronche, il faudra alors le récupérer sous endoscopie - ce qui peut être délicat, surtout sur un animal de petit format avec des bronches de faible diamètre, ou si l'épillet est bien coincé à l'intérieur d'une petite bronche spasmée par l'inflammation (photos et vidéo ci-dessous). Le tout étant qu'il ne se soit pas enfoncé trop loin à l'intérieur du poumon, hors d'atteinte de l'endoscope : sinon, il y aura risque de pneumonie, pleurésie ou pneumothorax, et il pourra être nécessaire d'ouvrir le thorax afin de retirer un lobe du poumon, ou de partir dans une recherche délicate de l'épillet baladeur dans l'espace pleural. Heureusement, ce dernier cas de figure ne se présente pas trop souvent !

 

 

Tentatives d'extraction de l'épillet bronchique déjà présenté plus haut, chez une jeune chienne labrador. L'épillet est solidement saisi par la pince, mais impossible à faire reculer (car gros, rigide, et coincé dans une petite bronche, profondément dans le poumon). La suite des événements s'est déroulée en Savoie, où résident les propriétaires : localisation de l'épillet par scanner, à proximité de la plèvre et de l'aorte (Dr Chuzel), puis retrait chirurgical du lobe pulmonaire correspondant (Clinique Vétérinaire du Lac, 74 Sevrier), ce qui a permis de sauver la chienne.

 

 

 

 

Extraction réussie, cette fois, chez une jeune épagneul qui toussait depuis trois mois… après avoir passé une heure à courir dans un champ de blé. Ci-dessus à gauche : une longue barbule émerge d'une bronche du lobe caudal du poumon droit. Ci-contre à droite : l'épillet vient d'être retiré. Ci-dessus à droite : contrôle de la bronche après extraction de l'épillet. Il n'y a pas d'autre corps étranger visible, mais la muqueuse est très enflammée, et on note un important spasme de la bronche. Une extraction en live sur la vidéo ci-dessous.

 

 

Extraction réussie d'un épillet bronchique : la barbule ne s'est pas cassée pendant l'extraction !

 

 

ET COMMENT PEUT-ON EMPÊCHER çA ?

 

Difficile de supprimer totalement le risque, mais on peut tout de même le minimiser :

 

- En faisant tondre votre chien, totalement ou en partie, avant et pendant la saison des épillets, surtout s'il s'agit d'un chien aux poils longs et frisés. On peut raisonnablement se limiter à la face interne des oreilles (autour de l'entrée du conduit auditif - photos ci-dessous) et à l'extrémité des pattes (jusqu'au dessus des doigts - photo à droite), mais pour les chiens à sous-poil dense et qui vivent au milieu d'herbes hautes, il peut être intéressant de faire raser tout le dessous du corps une ou deux fois pendant la saison : ça ne se voit pas ou peu, et ça peut éviter bien des désagréments. Il nous arrive même de rencontrer des briards ou des bobtails entièrement rasés, en début d'été : le résultat esthétique est, certes, contestable, mais le chien a moins chaud, et il risque moins d'ennuis non seulement avec les épillets, mais aussi avec tous les problèmes de macération (dermites pyo-traumatiques, larves de mouches…)

 

Ci-dessus à droite : plusieurs épillets, plantés entre les doigts de la main gauche d'un chien, ont été retirés, et la main droite a été rasée.

 

Photos ci-contre :

Oreille d'un berger des pyrénées, avant (photo de gauche), et après tonte (photo de droite) : le risque d'attraper des épillets dans l'oreille est nettement diminué dans ce dernier cas !

 






slow motion

10/11/2014 03:26

slow motion


http://www.wimp.com/dogsshake/






REPORTAGE - AVEC LE RAID ET SES CHIENS

10/11/2014 03:11

REPORTAGE - AVEC LE RAID ET SES CHIENS


http://www.youtube.com/watch?v=a1a6kVRPoMw






REPORTAGE - ARMEE DE L'AIR : LES CHIENS COMMANDOS

10/11/2014 03:01

REPORTAGE - ARMEE DE L'AIR : LES CHIENS COMMANDOS


http://www.youtube.com/watch?v=1VbCXKSdyMc






Flatulence du Chien

10/11/2014 02:53



 

Flatulence-Chien
Si le sujet peut prêter à sourire. Il faut cependant savoir que près de 10% des propriétaires de chien se plaignent d’une telle situation. En effet, ce phénomène est très fréquent chez le chien.

Et, il est vrai que lorsque les gaz sont nauséabonds ils constituent une gêne pour le propriétaire et peuvent modifier sa relation avec son animal. Outre le désagrément personnel, ce problème peut en effet occasionner une gêne sociale, puisque maîtres et chiens empruntent ensemble les transports en commun, peuvent cohabiter au bureau, au restaurant, et en d’autres lieux publics.

Il serait dommage que votre relation avec votre compagnon en pâtisse, alors qu’il existe des règles simples et faciles à mettre en place, ainsi qu’un traitement 100% naturel pour diminuer sensiblement ce phénomène somme toute naturel.   

L’absorption d’air se fait principalement lors des repas ou de prise d’eau.

Certains facteurs peuvent aggraver ce phénomène, pour exemple des situations de compétition lors des repas, d’excitation, d’exercice vigoureux ou de stress.

Il est à noter que certaines races de chien y sont plus sujettes, notamment les races au nez aplati, tels que les bouledogues, carlins, pékinois..., qui du fait de leur morphologie avalent plus d’air par le pharynx même hors des prises de repas.

Quelques règles alimentaires à adopter pour réduire les flatulences de votre chien :

  • Diviser sa ration en 2 ou 3 repas par jour
  • Lui donner à manger dans un endroit tranquille pour éviter une ingestion trop rapide
  • Eviter les excitations liées à une compétition pour la nourriture : si vous avez plusieurs animaux, leur donner à manger séparément.

Nous vous recommandons de changer les habitudes alimentaires de votre animal sur un laps de temps de deux semaines. En effet, un changement trop brusque pourrait entraîner des désagréments digestifs.

 

Pour diminuer la production de gaz intestinaux :

  • Choisir des aliments de très bonne digestibilité (plus de 90%)
  • Choisir un aliment où le riz est la seule où la principale source d’hydrate de carbone
  • Eviter les aliments contenant des ingrédients provenant de légumineuses (farine de soja, pois, etc.)
  • Eliminer les vitamines et les minéraux
  • Bannissez tous grignotages à votre table : Dérivés de lactose, fromage, lait, etc, fruits secs ou frais et déchets de table

 

Pour diminuer la production de gaz nauséabonds :

  • Changer la source de protéines dans la nourriture : utiliser de l’agneau par exemple
  • Diminuer la quantité de protéines dans la ration
  • Eliminer vitamines, minéraux ou autres suppléments riches en matières grasses
  • Eviter les boîtes de nourriture pour chien contenant de la carraghénane  

Nous vous recommandons également d’augmenter l’exercice de votre animal. Sortir votre chien et le faire marcher dans les 30 minutes après le repas pour encourager la défécation et l’élimination des gaz

croquettes-chien

 

Meganimo vous invite à découvrir sa sélection d’aliments premium et vétérinaires pour chien :

A ce changement alimentaire doux mais efficace, vous pouvez également adjoindre un traitement naturel, en accord avec votre vétérinaire.  

copronat-arcanatura

Copronat des Laboratoires Arcanatura :

Ce produit appétant pour chiens et chats contient un extrait pur de Yucca Schigidera (une plante qui pousse dans les déserts de Californie du Sud et du Mexique) associé à un extrait de pépins de raisin.

Il est à vaporiser sur la nourriture du chien ou du chat à chaque repas. Son efficacité, liée à sa richesse en saponines et en polyphénols, est cliniquement prouvée.

COPRONAT est un produit 100% naturel à base de Yucca schidigera. Il offre une aide dans le contrôle de la coprophagie et des flatulences, par simple application en spray sur le repas. Cette simple addition d’extraits de Yucca Schidigera aux aliments pour chiens et chats change sensiblement le caractère aromatique des fèces. Cet effet s’explique par la réduction de la production de métabolites aromatiques impliqués dans les odeurs comme les sulfures associées à la fixation de certains de ces métabolites sur les extraits de Yucca.  

Découvrir Corponat des Laboratoires Arcanatura, pour le traitement des flatulences du chien.

Nous vous conseillons en cas de flatulences persistantes de consulter votre vétérinaire pour vous assurer de l’absence d’une maladie. Elles pourraient être la conséquence de troubles de l’estomac, de l’intestin grêle ou du colon.

 






Rottweiler au mordant

10/11/2014 02:50

Rottweiler au mordant


http://www.dailymotion.com/video/x7qq2g_ring-rott-mordant_animals






BODY DOG

10/11/2014 02:46



BODY DOG stimule la synthèse protéique dans le tissu musculaire. Il peut être donné aux chiens afin de prévenir et de parfaire son développement musculaire et donc d'améliorer sa physionomie générale. Ce produit est aussi adapté pour faire grossir son chien et le revitaliser.

Très adapté aux chiens de concours et aux moloces, il est fortement conseillé d'associer la cure à une activité sportive régulière.

Choisir de préférence un effort agréable pour le chien, ce qui contribuera à créer une complicité avec son maître.

http://www.bodydog.fr/fr/






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