Nouvelle attaque de loups dans les Alpes-Maritimes
10/11/2014 05:20
Le loup gris (« Canis lupus »). | STAFFAN WIDSTRAND/Rewilding Europe
Trente-huit ovins appartenant à un même troupeau ont été tués par une meute de loups, dans la nuit de mercredi à jeudi, sur la commune de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), au cœur du parc national du Mercantour, a indiqué vendredi 30 mai la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA).
« Les loups ont profité du brouillard et du mauvais temps pour attaquer les animaux [moutons, brebis et agneaux], alors que l'éleveur s'apprêtait à les rentrer », précise le syndicat agricole dans un communiqué.
Les attaques de loups sont « en forte hausse » dans le département : « Sur les trois premiers mois de l'année, 113 attaques ont été dénombrées, contre 82 pour l'année 2013 », rappelle la FDSEA. La prédation a concerné 2 450 animaux en 2013, soit près de 40 % des pertes au niveau national. « Les alertes répétées de la profession soulignent encore une fois que l'élevage départemental est bel et bien en danger. Nous demandons à l'Etat de mettre en œuvre tous les moyens appropriés pour arrêter cette hémorragie, y compris au cœur du parc du Mercantour », ajoute-t-elle.
RÉGULATION EST STRICTEMENT ENCADRÉE PAR L'ÉTAT
Depuis son retour naturel dans les Alpes en 1992, la population de loups ne cesse de croître (d'environ 20 %, avec 50 nouvelles naissances par an), de même que son territoire. Le canidé évolue aujourd'hui dans une vingtaine de départements, dont, depuis peu, la Meuse. « Quand la meute grossit, les jeunes loups colonisent d'autres territoires ; la probabilité d'interaction avec des troupeaux augmente alors », précise Eric Marboutin, responsable des études sur les loups pour l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
Mais le loup étant une espèce protégée, à la fois par la convention de Berne de 1979 et par la directive habitat faune flore de 1992, la régulation de la population deCanis lupus est strictement encadrée par l'Etat. Le plan national loup 2013-2017, adopté en février 2013, prévoit que 24 loups, sur une population globale estimée entre 250 et 300 animaux, peuvent être tués chaque année.
Ces tirs doivent être menés par des agents de l'ONCFS, assistés de lieutenants de louveteries, et avoir lieu seulement si les tirs d'effarouchement et de défenseont échoué. Une procédure souvent difficile à mettre en œuvre tant le prédateur est rusé, et qui n'entraîne pas les résultats d'« éducation » escomptés, les loups tués n'étant pas à coup sûr ceux responsables d'attaques.